La semaine dernière j’ai été invitée à une conférence sur « La connexion à soi et le bien-être en entreprise ».

Etant spécialisée en psychologie du travail, l’organisatrice m’a demandé de donner aux participants des pistes, pour anticiper et prévenir le burn-out et le mal-être en entreprise que de plus en plus de salariés ressentent au quotidien.

Travail en équipeLa soirée était très conviviale, il y avait une trentaine de personnes autour de la table.

Un professeur de yoga était également invité pour intervenir sur le sujet.

Pendant toute la conférence il y avait quelque chose qui me préoccupait.

Nous avions abordé la notion du temps, le toujours plus, la performance.

Ce qui me préoccupait, c’était le maillon qui me manquait pour répondre à ce mal être.

Des cours de yoga, sophrologie et méditation en entreprise, à la pause déjeuner

Je peux constater que de plus en plus d’entreprises mettent en place des cours de yoga entre midi et deux, de la méditation en pleine conscience, des cours de sophrologie. Le salarié est très content que son entreprise lui propose telles activités.

Je vois de plus en plus d’entreprises qui mettent en place des activités de bien-être, mais dans mon cabinet le nombre de personnes souffrant de burn-out augmente.

Aujourd’hui je reçois un appel par semaine d’une personne arrêtée par son médecin de famille ou une personne qui n’en peut plus et souhaite quitter son employeur.

Qu’est-ce qui fait que tout ce que nous sommes en train de mettre en place n’améliore pas la situation ?

Cette année j’ai reçu à mon cabinet 18 personnes souffrant de burn-out dans une région où il fait bon vivre. Des personnes qui ont toutes été en arrêt entre 6 mois et deux ans. Certaines personnes ont été hospitalisées jusqu’à 35 jours. L’impossibilité de retourner au travail. Crise d’angoisse, insomnies, réflexes au ralenti. Plus de sens.

Mais est ce que le travail donne encore du sens quand les objectifs sont exprimés en chiffres d’affaire et en euros ?

Tous les grands groupes ont fait des études sur les risques psycho sociaux au travail. Des enquêtes ont été menées auprès de chaque salarié. Ces études ont coûté des fortunes, et rien ne change.

Comment augmenter le chiffres d’affaires et le bien être des salariés

La solution se trouve chez chacun, le salarié et l’entreprise. C’est une rencontre. Cela ne peut pas être que du profit.

Si le salarié accepte de suivre des cours de sophro, de yoga, de pleine conscience pour se détendre et retourner travailler plus sereinement, pour être plus efficace, l’employeur lui de son côté devrait également revoir la charge de travail, les méthodes de travail et arrêter de charger la mule jusqu’à épuisement.

La solution se trouve chez chacun, le salarié et l’entreprise

Dans le tertiaire une salariée me raconte qu’elle travaille en trinôme. Elle gère un portefeuille de 750 foyers. Assure en même temps l’accueil de l’agence et est responsable de la logistique. Manque de bol, sa collègue est tombée malade et elle gère en plus les 700 foyers de sa collègue en arrêt maladie. Du provisoire lui a t-on dit.

Ce « provisoire », je l’entends tous les jours. Du provisoire que devient permanent. Cela fait 6 mois que la personne absente n’a pas été remplacée et que le service RH est débordé car ils ont d’autres priorités. Pas facile non plus pour l’employeur qui n’apprend que le lundi matin si le salarié qui était en arrêt maladie va revenir ou pas.

Emmener les équipes vers la sérénité et se focaliser sur le service clients

La solution, une dirigeante que j’accompagne l’a trouvée. Son entreprise, dans le secteur des services, prospère tous les ans depuis bientôt 9 ans.

Cette année elle a décidé de ne pas augmenter les objectifs de ses collaborateurs.

Elle a senti qu’elle voulait consolider son équipe et qu’en mettant la barre de plus en plus haute chaque année elle risquait de fragiliser certaines personnes dans l’équipe.

Nous avons fait une très bonne année l’an dernier me dit-elle.
Je préfère emmener mon équipe vers de la sérénité et augmenter le service à nos clients.
Je sais qu’ainsi nous allons pouvoir maintenir notre objectif.

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