Que vaut encore la valeur travail aujourd’hui ?

Il y a une dizaine d’années, quand je commençais à recevoir des personnes en épuisement professionnel. Je pensais que c’était la personne qui était fragile, qu’elle avait besoin de gagner en autonomie, qu’elle devait travailler sur ses propres valeurs pour ne plus subir les situations qui étaient à l’origine de sa souffrance au travail.

Aujourd’hui je reçois des personnes solides, saines, exemplaires qui ne se reconnaissent plus dans leur valeur travail. Elles ne se reconnaissent plus dans l’activité de leur entreprise. Leur travail n’a plus de sens.

 

Ceci me fait dire que le burn out n’est pas une maladie individuelle mais bien une maladie collective. Nous sommes tous concernés.

C’est un syndrome produit par la transformation du travail.

 

Or que relève cette pathologie ?

Il y a un lien intime et très personnel des individus avec le travail, un besoin d’être utile socialement, de collaborer avec les autres et de trouver dans cette collaboration de la reconnaissance, de l’estime de soi. Le jour où je ne comprends plus pourquoi je fais ces choses là, et à quoi elles servent il y a un risque de basculer dans l’épuisement professionnel.

 

J’ai croisé dans mon parcours professionnel des personnes travaillant dans des services hospitalier, confrontées à le dépendance des personnes âgées à qui l’on demande de travailler de plus en plus vite dans un contexte de performance qui ne correspond pas du tout à l’idée qu’elles s’étaient faites du soin à la personne.

Prendre le temps, apporter un cadre de sécurité à la personne, apporter de la douceur, de la compréhension, de l’attention, de l’écoute.

 

Aujourd’hui dans les EHPAD (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ils ne disposent plus que de dix minutes pour faire la toilette des parties intimes et du visage.

 

Le travail devrait être ce qui permet de mettre en forme le monde et c’est pour ca que les personnes sont attachées au travail bien fait.

Il est important que la personne puisse montrer l’intelligence qu’elle a mis dans sont travail.

 

Simone Veil disait : « Il faut faire en sorte que pour chacun sont propre travail soit un objet de contemplation »

 

 

 

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