Cet article s’adresse à tous les accompagnants et tous les soignants.
Cette posture juste permet à la fois au soignant/accompagnant et à la personne qui demande de l’aide de se sentir libre dans la relation.
Libre de pouvoir s’exprimer, libre d’explorer ce qu’elle n’a pas pu explorer jusqu’à présent.
La posture juste permet à la personne de lâcher tout ce qu’elle a contenu jusqu’à présent pour faire de la place à l’ouverture du cœur.

La Posture juste

Un bon moyen de comprendre cette posture juste est de se pencher sur les travaux de Wilhelm Reich et d'Alexander Lowen – les pionniers des psychothérapies.

Thierry Janssen, Chirurgien devenu psychothérapeute spécialisé dans l’accompagnement des patients atteints de maladies physiques en parle dans ses ouvrages.
Il est l’auteur de plusieurs livres consacrés à une approche globale de l’être humain, au développement de ce que l’on appelle la « médecine intégrative ».
Il est le fondateur de l’École de la présence thérapeutique, à Bruxelles.

Thierry Janssen écrit ceci sur la posture juste :

« La présence à soi et à l’autre est un état d’observation et d’écoute silencieuse, au-delà de la pensée, durant lequel le sentiment d’être un Moi séparé s’évanouit pour laisser la place à l’expérience non-duelle d’être le Soi commun à tous les êtres humains, l’Essence paisible et silencieuse partagée par tous les êtres vivants. »

posture relation d'aidePlus on est présent à soi, plus il est facile de percevoir l’autre. Plus on est présent à l’autre, plus il devient aisé de comprendre ses positions et ses gestes, l’expression de son visage, le ton de sa voix, le contenu de son discours.

Toutes ces informations nous éclairent sur la posture de la personne avec laquelle nous sommes en relation.
Par résonance, nous pouvons percevoir à travers notre propre corps, les mouvements qui se produisent dans le corps de l’autre. Maintenir notre posture apaisée (ancrée, redressée, remplie, ouverte, centrée et souple) est importante dans la relation d’aide.

Cette posture permet de s’aligner et de s’ouvrir. Nous co-créons la relation de partage, de respect et de confiance.

 

A quoi correspond cette posture juste ?

Dans ses livres, Thierry Janssen, définit cette posture juste.

« Dans la relation d’aide, nous considérons que :

  • la posture juste correspond à la qualité de l’être, tant sur le plan physique, émotionnel et intellectuel, débarrassée de toutes réactions névrotiques, qui permet d’exprimer des réponses justes, respectueuses de l’équilibre et de l’harmonie nécessaire pour que la vie puisse s’épanouir pleinement.

  • la posture juste est une posture neutre, obtenue après ajustement des différentes postures névrotiques causées par les grandes peurs du Moi (peur du rejet et de l’anéantissement, peur de l’abandon, peur de la contrainte et de l’humiliation, peur d’être trahi ou de perdre le contrôle, peur de ne pas pouvoir être accepté si l’on est authentique et spontané)  

  • la posture juste consiste à être ancré dans la réalité du présent, relié au noyau profond qu’est le Soi, les deux pieds bien sur terre ; redressé et rempli de la vitalité du Soi, sans dépendre d’autrui ; ouvert tout en restant centré, sans avoir besoin de contrôler le monde autour ; et suffisamment souple pour s’adapter à ce qui est

  • la posture juste est la posture que l’on peut adopter lorsque l’on est apaisé et relié à l’essentiel

  • la posture devient « juste » au niveau physique (ancrée, redressée, remplie, ouverte, centrée et souple), il se produit automatiquement un apaisement émotionnel et un silence du mental (une connexion avec le Soi)

  • la posture juste ne produit aucun mouvement en nous ; elle induit donc peu de réactions névrotiques chez l’autre et, de ce fait, elle lui permet, à son tour, de s’apaiser, de s’ancrer, de se centrer, de s’ouvrir et de s’assouplir. Nous co-créons alors une relation de partage, de respect et de confiance – une relation de Soi à Soi, une vraie relation d’amour.

  • la posture juste permet de déjouer les stratégies névrotiques des personnes qui ne sont pas encore capables d’adopter cette posture idéale. Elle est efficace pour induire chez autrui l’apaisement nécessaire à la prise de conscience de ses traumatismes du passé et à l’abandon de ses défenses du présent

  • c’est toujours le plus conscient des deux qui doit arrêter de réagir de façon névrotique pour commencer à répondre d’une manière ajustée et thérapeutique, que cela soit dans un cabinet de psychothérapie, au chevet d’un malade à l’hôpital, ou dans la vie de tous les jours

  • on peut aussi adopter une posture juste vis-à-vis de notre environnement, par exemple dans notre rapport à la nature

  • les grilles de lectures psycho-corporelles établies par Wilhelm Reich et Alexander Lowen sont très utiles pour développer la conscience des défenses du Moi (que nous appelons « postures névrotiques »)

  • le travail psycho-corporel proposé par Wilhelm Reich et Alexander Lowen est très utile pour apprendre la perception physique, émotionnelle et énergétique de ces postures névrotiques

  • la posture neutre que nous appelons « posture juste » correspond à la posture wi ji décrites par les taoïstes (dans le qigong) ; elle est la posture idéale pour apprendre à méditer dans la pure conscience »

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